Édition du jeudi 1er avril 2004
La gauche devrait faire jeu égal avec la droite dans les 102 assemblées départementales
Une dizaine de présidents de gauche supplémentaires devraient être portés jeudi à la tête des conseils généraux, reflet des élections cantonales qui ont permis à la gauche de faire jeu égal avec la droite dans les 102 assemblées départementales.
C'est la première fois dans la longue histoire du département - il est né en 1790 - que gauche et droite se partagent à égalité la gestion de ces assemblées. Avant le scrutin des 21 et 28 mars, la droite dirigeait 59 départements, contre 41 pour la gauche.
Sur les 2 034 cantons renouvelables, 1 277 conseillers ont été réélus et 757 font leur entrée dans les conseils généraux. Les cantons ont changé de couleur politique dans 352 cas, dont 80% au bénéfice de la gauche.
Dans l'immense majorité des cas, la couleur politique du président qui sera élu jeudi est d'ores et déjà connue car l'écart entre le nombre de sièges de chaque camp est confortable.
Il en est ainsi notamment dans l'Eure et l'Isère, départements que la gauche détenait de justesse, mais aussi dans ceux conquis dimanche dernier comme la Loire-Atlantique, l'Ille-et-Vilaine, pour la première fois à gauche depuis 1848, de même que la Charente ou la Drôme.
En revanche, l'étiquette politique du président est encore incertaine dans les départements où le rapport de forces entre la gauche et la droite est plus serré. Ainsi, un seul siège sépare les deux camps dans les départements du Cher, de la Seine-et-Marne, de l'Oise et de la Charente-Maritime.
En Seine-Saint-Denis, bastion communiste de longue date, l'inconnue se situe au sein de la gauche puisque le PS et le PCF détiennent désormais chacun 13 sièges dans un conseil qui en compte 40.
En Seine-Maritime, l'attitude du groupe charnière Démocratie et liberté (DL), qui compte trois anciens socialistes, sera déterminante pour l'élection du président. Le conseil général devrait basculer à gauche, sauf si les cinq membres de ce groupe votaient pour le candidat de la droite.
Situation atypique dans le Lot-et-Garonne où l'élection pourrait se jouer au bout du compte au bénéfice de l'âge, la gauche étant en mesure de se trouver à égalité parfaite avec la droite à l'issue de la cantonale partielle rendue nécessaire par le décès d'une conseillère générale socialiste début mars.
Selon le Code des collectivités territoriales, la réunion du conseil général pendant laquelle se déroule l'élection est présidée par le doyen d'âge. Le code requiert que soient présents au moins deux tiers des membres du conseil.
Le président est élu à la majorité absolue des membres du conseil général pour une durée de trois ans. Si cette élection n'est pas acquise après les deux premiers tours de scrutin, il est procédé à un troisième tour et l'élection a lieu à la majorité relative. En cas d'égalité des voix, l'élection est acquise au bénéfice de l'âge. Il n'est pas besoin d'être candidat pour être élu.
La loi sur le cumul des mandats interdit de diriger deux exécutifs locaux. Ainsi, on ne peut être président de conseil général et maire, ou président de conseil général et régional. Cette incompatibilité entre les mandats est automatique. Par exemple, dès son élection à la fonction de président de conseil général, un maire perd son mandat.
Dans le cas particulier corse, l'élection aux présidences de l'assemblée et de l'exécutif de la collectivité territoriale s'annonce tumultueuse après le renoncement de la gauche à briguer ces fonctions, qui laisse augurer une majorité de droite très étriquée, voire une dissolution de l'assemblée à peine élue.
Depuis que les résultats des territoriales de dimanche sont connus, la vie politique corse a connu une succession de coups de théâtre et de rebondissements. Mercredi, les quatre listes de gauche, théoriquement majoritaires, ont renoncé à briguer l'exécutif de la région qui jouit de la plus grande autonomie.
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